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pour l’augmenter encore. Peu à peu, après une marche assez longue, elles parvinrent au point le plus éclairé du globe. Là, elles aperçurent un beau jeune homme avec de longs cheveux bouclés, qui semblaient eux-mêmes une émanation phosphorescente ; ses vêtements étaient comme de légers nuages d’été, et l’expression de ses traits s’illuminait d’une vivacité si éblouissante, qu’Hécate se plaça les mains devant les yeux, en murmurant qu’elle aurait besoin d’un voile noir pour les garantir. Phébus (car c’était bien le personnage lui-même qu’elles cherchaient) promenait ses doigts sur une lyre et faisait vibrer les cordes en préludant harmonieusement ; il improvisait une délicieuse mélodie. Outre un grand nombre de perfections, ce jeune homme possédait le don admirable de la poésie.

Comme Cérès et sa compagne s’approchaient, Phébus leur adressa un sourire si gracieux et si animé, que la monstrueuse couronne d’Hécate laissa échapper un sifflement horrible ; et cette dernière eût tout donné pour se retrouver dans son antre ténébreux. Quant à Cérès, sa douleur était trop sincère pour lui permettre d’examiner si le sourire ou le mécontentement se peignait sur les lèvres du brillant personnage.

« Phébus ! s’écria-t-elle, je suis au comble de l’inquiétude, et je viens réclamer ton assistance.