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« Oh ! non, ma chère petite, s’écrièrent les nymphes, nous n’osons pas aller avec vous ; la campagne est trop sèche pour nous autres. Nous nous évanouirions bien vite, si nous ne respirions à chaque instant la brise salée de l’Océan. Ne voyez-vous pas comme nous avons soin de nous laisser arroser continuellement par les vagues qui viennent mourir sur la grève ? C’est cette humidité seule qui nous conserve. Sans cela, nous ressemblerions bientôt à des algues marines déracinées et desséchées au soleil.

— Quel dommage ! répondit Proserpine ; mais attendez moi ici : je vais prendre ma course, et l’écume de l’eau ne vous aura pas couvertes dix fois, que je serai déjà de retour. Il me tarde de vous tresser des couronnes de fleurs aussi belles que ce collier de coquillages.

— Eh bien ! nous attendrons, répondirent les nymphes. Mais pendant votre absence nous pouvons aussi bien nous étendre sur un banc moelleux d’éponges, au fond de la mer. Aujourd’hui l’air est trop chaud pour nous. Ne craignez rien ; de cinq minutes en cinq minutes nous remonterons à la surface pour voir si vous venez. »

La jeune fille se mit à courir vers un endroit où, la veille, elle avait remarqué un grand nombre de fleurs. Mais, en y arrivant, elle les trouva un peu fanées ; et, dans son désir d’en offrir à ses amies de