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tresse du logis leur montra le chemin. Elle était accompagnée des quatre jeunes filles, dont la première avait une chevelure verte comme les flots de la mer, la deuxième un corsage d’écorce de chêne ; de l’extrémité des doigts de la troisième jaillissait une multitude de gouttes d’eau, et la quatrième se distinguait par quelque autre particularité étrange que je ne me rappelle pas. Tout en suivant leur maîtresse, elles adressaient aux conviés de pressantes cajoleries. Ceux-ci entrèrent enfin dans une salle magnifique d’un ovale parfait, et éclairée au centre par un dôme de cristal. Autour des murs étaient rangés vingt-deux trônes surmontés par des baldaquins de velours cramoisi, avec des coussins moelleux garnis de franges, de torsades et de glands d’or. Chacun des étrangers fut invité à s’asseoir. N’était-ce pas un spectacle inouï que de voir ces vingt-deux matelots au teint basané mollement installés sur autant de trônes ornés de riches draperies, au milieu d’un luxe que les plus fiers monarques ne pourraient déployer dans leurs majestueux séjours ?

Il eût fallu les voir, se faisant des signes de tête, avec des clignements d’yeux significatifs, se penchant l’un vers l’autre, pour se communiquer par des chuchotements leurs réflexions et leurs espérances !

« Notre bonne hôtesse a fait de nous autant de