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des poses gracieuses des sentiments de bienveillance et de respect. Seulement elles le cédaient en beauté à celle qui paraissait leur maîtresse. Euryloclius trouva qu’une d’elles avait les cheveux d’un vert de mer, une seconde la taille enserrée dans une écorce d’arbre ; les deux autres se présentaient avec une démarche et une expression étranges qu’il n’eut pas le temps de définir, tant son examen fut court.

Les portes s’étaient promptement refermées. Seul derrière la colonne, Eurylochus attendit avec anxiété. Il prêtait l’oreille pour saisir le moindre bruit et deviner ce que ses amis devenaient. Bientôt il distingua un bruit de pas qui allaient et venaient dans les autres parties du palais, puis le choc sonore de vaisselle d’argent ou d’or. Il fut porté naturellement à imaginer qu’une fête brillante se donnait dans une salle de festin splendide. Peu après, il entendit des grognements horribles, puis comme le bruit d’animaux qui fuyaient précipitamment sur des dalles de marbre. En même temps la maîtresse de la maison et ses quatre compagnes jetaient des cris perçants de colère et de dérision. Eurylochus ne pouvait comprendre ce qui se passait, à moins qu’un troupeau de pourceaux, attirés par l’odeur du repas, n’eût fait irruption dans les appartements. En jetant par hasard les yeux vers la fontaine, il vit qu’elle n’of-