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et pénibles recherches, le consoler des larmes qu’il avait répandues en se séparant de Phénix, de Cilix et de Thasus, adoucir les peines qui avaient, à ses yeux, répandu une teinte lugubre sur le monde entier, depuis le moment où la tombe s’était fermée sur les restes de sa mère bien-aimée.

Cadmus, s’étant élancé au-devant de la belle étrangère, vit que ses traits lui étaient inconnus ; et pourtant, pendant le peu de temps qu’il lui avait fallu pour traverser la salle, il avait déjà senti qu’une vive sympathie existait entre leurs âmes.

« Non, Cadmus, dit la même voix qui s’était adressée à lui dans le champ des hommes armés, je ne suis pas cette sœur chérie que tu as cherchée avec tant de constance par tout le monde, mais Harmonia, la fille du ciel, qui te suis donnée au lieu de cette sœur, de tes frères, de ton ami et de ta mère. C’est moi qui résumerai toutes leurs affections. »

Le roi Cadmus fixa donc son séjour dans le palais, en compagnie d’Harmonia. Il goûta dans cette magnifique résidence un bonheur dont il est difficile de donner une idée, mais qu’il eût sans aucun doute trouvé de même dans la plus humble cabane située le long du chemin. Peu d’années après, un groupe d’enfants frais et roses se livrait à de joyeux ébats dans le grand vestibule, et folâtrait sur les marches de marbre du palais, ou courait, en pous-