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idée aussi admirable ! Mais es-tu bien sûr que l’accomplissement de ce désir fasse ton bonheur ?

— En peut-il être autrement ?

— Ne regretteras-tu jamais d’avoir ce don merveilleux ?

— Quel motif aurais-je de m’en repentir ? Je ne demande rien de plus pour mettre le comble à ma félicité.

— Eh bien ! que ton vœu soit exaucé ! répondit l’inconnu en lui adressant un geste d’adieu. Demain, au lever du soleil, tu auras le toucher d’or. »

La figure du visiteur devint tellement resplendissante, que Midas en ferma involontairement les yeux. En les rouvrant, il ne distingua plus que le rayon du soleil, qui glissait auparavant sur les trésors entassés avec tant de peine pendant tout le cours de son existence.

Midas dormit-il aussi tranquillement que d’habitude ? L’histoire ne le mentionne point. Endormi ou éveillé, son esprit était probablement ému comme celui d’un enfant à qui l’on a promis pour le lendemain un magnifique joujou. Quoi qu’il en fût, le jour avait à peine frappé le sommet des collines, qu’aussitôt le roi Midas s’éveilla complètement, et, allongeant les bras hors du lit, commença à porter les mains sur tout ce qui se trouvait à sa portée. Il était impatient de vérifier s’il était vrai-