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être venu le trouver dans le but et avec la puissance d’exaucer tous ses vœux. Le moment propice était donc arrivé. Il n’avait qu’à parler pour obtenir tout ce qu’il pouvait désirer, que ce fût possible ou non.

Il restait absorbé dans sa méditation, entassant des montagnes d’or les unes sur les autres, sans jamais parvenir à les rêver d’une hauteur suffisante. À la fin, une idée lumineuse surgit au roi Midas, et lui apparut aussi brillante que le métal dont il avait fait son idole.

Relevant soudain la tête, il regarda en face l’éblouissant étranger.

« Eh bien ! Midas, lui dit l’inconnu, je vois que tu as enfin trouvé ce qui devra te satisfaire. Dis-moi quel est ton souhait.

— Voilà tout simplement ce que c’est, répliqua l’avare. Je suis fatigué d’avoir tant de peine à recueillir des richesses qui, malgré tant d’efforts, ne sont, après tout, que bien insuffisantes, et je voudrais pouvoir changer en or tout ce que je viendrais à toucher.»

Le sourire de l’étranger s’épanouit à un tel point qu’il sembla remplir la chambre ; comme l’aurait fait l’astre du jour à travers une vallée ténébreuse où les feuilles d’automne réfléchissent la lumière.

« Le toucher d’or, n’est-ce pas ? s’écria-t-il. Honneur à toi, Midas, pour avoir conçu une