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LE RUISSEAU OMBRAGÉ.


Au milieu du jour, notre jeune et joyeuse bande fit halte dans le creux d’un vallon, au fond duquel coulait un petit ruisseau. Le vallon était resserré, et ses flancs escarpés, à partir des bords du ruisseau jusqu’au sommet de la colline, se cachaient sous des touffes épaisses de verdure, dominées par des massifs de noyers et de marronniers auxquels se mêlaient quelques chênes et quelques érables. Le feuillage de toutes ces branches entre-croisées, se mariant et se confondant au-dessus de l’eau, donnait assez d’ombre pour produire au cœur de l’été une sorte de crépuscule en plein midi. Mais, depuis que l’automne avait pénétré dans cette retraite mystérieuse, la sombre verdure que nous venons de décrire avait pris un aspect doré, et, loin d’obscurcir le vallon, semblait réellement l’éclairer de ses