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effrayées, cela se comprend, en entendant une voix étrangère, et en apprenant que leur œil était entre les mains d’un inconnu. « Et qu’allons-nous devenir ? s’écrièrent-elles ; nous sommes plongées dans d’horribles ténèbres ! Rendez-nous notre œil, notre seule, notre précieuse, notre unique lumière !

— Promets-leur, murmura Vif-Argent à Persée, que tu le leur rendras aussitôt qu’elles t’auront indiqué la demeure des Nymphes dépositaires des sandales volantes, de la besace magique et du casque d’invisibilité.

— Mes chères, mes bonnes et aimables dames, dit alors Persée en s’adressant aux trois vieilles, ne vous alarmez pas ; je ne suis point du tout un méchant homme. Vous rentrerez en possession de votre œil, que je vous rendrai intact et dans tout son éclat, dès que vous m’aurez enseigné la retraite des Nymphes.

— Les Nymphes, grands dieux ! et de quelles Nymphes veut-il nous parler, mes sœurs ? dit Satanite. Il y a toutes sortes de Nymphes, à ce qu’on assure : les unes se livrent à la chasse dans les bois ; les autres habitent au milieu du feuillage, ou bien ont un séjour tranquille aux sources des rivières. Nous ne savons rien des Nymphes. Nous sommes trois malheureuses vieilles femmes qui s’en vont errant dans l’ombre, n’ayant jamais eu qu’un œil à elles trois,