Page:Hawthorne - Le Livre des merveilles, première partie, trad. Rabillon, 1858.djvu/234

Cette page a été validée par deux contributeurs.
188

souffre jamais tant d’être dans la misère, que lorsqu’un voyageur vient frapper à notre porte.

— Tout va bien ; ne vous mettez pas en peine, ma chère femme, répliqua avec bonté l’étranger à l’air vénérable. Un accueil honnête et cordial opère des miracles, et peut changer les mets les plus grossiers en délicieuse ambroisie.

— Quant au bon accueil, vous l’avez, s’écria Baucis, et de plus, un peu de miel qui ; par une chance heureuse, nous reste avec une grappe de raisin mûr.

— Et que voulez-vous de plus, mère Baucis ? mais c’est un vrai festin ! s’écria Vif-Argent, Vous allez voir comme je vais m’acquitter de mon rôle d’invité ! Je ne me suis jamais senti si bon appétit !

— Miséricorde ! murmura Baucis à l’oreille de son mari, si le plus jeune a une faim semblable, j’ai bien peur qu’il n’y ait pas de quoi souper. »

Et ils entrèrent dans la chaumière tous les quatre.

Maintenant, chers petits auditeurs, faut-il que je vous dise quelque chose qui vous fasse ouvrir de grands yeux ? Voici l’un des épisodes les plus intéressants de l’histoire. Le bâton de Vif-Argent, vous vous en souvenez, s’était installé contre le mur de la maison. Quand son maître posa le pied sur le seuil de la porte, il se mit à battre aussitôt des ailes, à voltiger, à sautiller sur les marches du perron ! Toc, toc, toc, faisait-il en résonnant sur le plan-