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À ces mots prononcés par celui même qui le maîtrisait, le vieux monstre vit, en ouvrant la moitié d’un œil, qu’il était indispensable de répondre catégoriquement. Le Vieux était un habitant de la mer, vous devez, vous en souvenir, qui errait sans cesse, comme les autres habitants de l’élément liquide. Il n’avait pas manqué d’entendre parler d’Hercule, et des merveilleuses actions qu’il ne cessait d’accomplir dans les différentes parties de la terre, Il savait en outre qu’il était déterminé à exécuter tout ce qu’il entreprenait. Aussi ne fit-il plus de tentative pour s’échapper, et s’empressa-t-il de révéler à ce triomphateur universelle le chemin du jardin des Hespérides, en l’avertissant des nombreux obstacles qu’il aurait à surmonter avant d’y parvenir.

« Il faut, dit le Vieux de la mer, après avoir examiné tous les points de l’horizon, suivre telle route jusqu’à ce que vous arriviez en vue d’un énorme géant qui soutient le ciel sur ses épaules. S’il est par hasard de bonne humeur, ce géant vous apprendra la situation exacte du jardin que vous cherchez.

— Mais s’il n’est pas de bonne humeur, fit observer Hercule, en tenant sa massue en équilibre sur le bout de son doigt, peut-être y aura-t-il moyen de le faire changer d’idée. »

Après mille remercîments au Vieux de la mer,