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Celui-ci sentit son cœur rempli de joie, comme il serait arrivé à tout homme célèbre, en voyant que des femmes charmantes n’ignoraient pas les hauts faits qu’il avait accomplis au prix de tant de travaux et de périls. Mais il avait encore de l’ambition : il ne pouvait s’imaginer que ce qu’il avait déjà exécuté fût digne de si grands hommages, quand il restait à entreprendre bien d’autres expéditions hardies ou difficiles.

« Aimables beautés, ajouta-t-il au moment où il les vit reprendre haleine, maintenant que vous savez mon nom, serez-vous assez obligeantes pour me dire comment je puis parvenir au jardin des Hespérides ?

— Voulez-vous donc partir sitôt ? s’écrièrent-elles ; vous qui vous êtes illustré par de si grandes actions, vous qui avez traversé une vie si laborieuse ! Ne consentirez-vous pas à jouir d’un peu de repos, sur les bords paisibles de cette rivière ? »

Hercule secoua la tête.

« Il faut que je parte, reprit-il.

— Dans ce cas, nous allons vous donner les renseignements que vous désirez. Il faut aller jusqu’au bord de la mer, découvrir le Vieillard, et le forcer à vous enseigner où l’on peut trouver les pommes d’or.

— Le Vieillard ! répéta Hercule en souriant ; de qui parlez-vous donc ?