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S’apercevant de l’intérêt qu’il venait d’exciter, il raconta encore comment il avait tué, à coups de flèches, de monstrueux oiseaux ; comment il avait abattu et rendu à la liberté un taureau sauvage, dompté un grand nombre de chevaux pris dans les bois, et vaincu Hippolyte, la reine guerrière des Amazones. Il ajouta qu’ayant enlevé à cette princesse sa ceinture enchantée, il l’avais offerte en présent, à la fille du roi, son cousin.

« Était-ce la ceinture de Vénus, demanda la plus jolie dû groupe, cette ceinture qui donne la beauté à celle qui la possède ?

— Non, répondit-il. Elle avait autrefois servi de ceinturon à Mars, et ne peut qu’inspirer à celui qui la porte le courage et l’intrépidité.

— Un vieux ceinturon ! s’écria la dédaigneuse en secouant la tête. Je ne tiendrais pas à le posséder.

— Vous avez raison, » dit l’inconnu.

Tout en continuant ses récits, il parla d’une aventure des plus surprenantes, qui lui était arrivée dans sa lutte corps à corps avec Géryon, l’homme aux six jambes, qui était un monstre effrayant et bizarre. Quiconque eût suivi la trace de ses pas imprimés dans le sable ou dans la neige eût supposé que c’étaient les pas de trois compagnons de voyage. Au bruit de son approche, il eût paru naturel d’affirmer que c’étaient plusieurs personnes marchant ensemble. Et c’était tout simplement