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être qu’elle, — et d’ailleurs l’ensemble de ses traits me rappelle son père… Mais que vient-elle chercher ici ? Et comment une cousine de campagne tombe-t-elle ainsi sur de pauvres épaules, sans prévenir au moins un jour d’avance, sans s’informer si elle arrive à propos ?… À la bonne heure !… Il faudra bien, je suppose, la loger pour cette nuit ; — mais l’enfant, dès demain, retournera chez sa mère. »

Expliquons que Phœbé appartenait à ce petit rameau de la tige Pyncheon, établi, nous l’avons déjà dit, sur un district rural de la Nouvelle-Angleterre, où les affections de parenté maintiennent encore leur empire, conservées en partie avec d’autres vieilles modes. Dans la sphère où elle vivait, il était parfaitement admis que des parents se visitassent l’un l’autre sans invitation préalable, sans préliminaires d’étiquette. Cependant, par égard pour la retraite où vivait miss Hepzibah, on lui avait annoncé par lettre la visite projetée de Phœbé. Depuis trois ou quatre jours cette épître habitait la poche du facteur, qui n’ayant pas d’autre affaire dans Pyncheon-street, attendait une occasion favorable pour « servir » la Maison aux Sept Pignons.

« Non ! — Elle ne peut rester ici qu’une nuit, répétait Hepzibah, tirant les verrous… Si Clifford venait à la trouver ici, peut-être sa présence chez nous gênerait-elle ? »