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portait quelques mots écrits au crayon, les fit lire à l’homme qui l’avait interpellé. C’était, en définitive, une carte de visite du juge Pyncheon, au dos de laquelle étaient inscrits certains memoranda relatifs aux affaires diverses qu’il avait eu le projet de régler durant la journée précédente ; — abrégé prospectif des annales de ce jour, à ceci près, néanmoins, que les choses ne s’étaient pas tout à fait arrangées selon le programme. La carte avait dû tomber de la poche de son gilet au moment où le Juge essayait d’abord de pénétrer dans la maison par la porte principale. Bien qu’humectée par la pluie, elle était encore lisible, du moins en partie.

« Arrivez ici, Dixey ! cria l’homme ; voilà qui n’est pas sans rapport avec le juge Pyncheon… Regardez plutôt !… Son nom est gravé de ce côté ; puis, au revers, se trouvent quelques mots qui me semblent écrits de sa main.

— Portons cela au City-marshal, s’écria Dixey… Cet indice le mettra peut-être sur la voie… Après tout, murmura-t-il à l’oreille de son compagnon, il ne faudrait pas s’étonner beaucoup que le Juge, une fois entré par cette porte, n’eût jamais repassé le seuil de la maison !… Certain cousin qu’il a pourrait bien s’être rappelé ses anciens tours… Sans compter que la vieille Pyncheon a dû s’endetter dans son commerce, — que le portefeuille du Juge était toujours bien garni, — et qu’il existait entre eux de vieux griefs… Tout cela mis ensemble, voyez un peu à quoi on arrive !

— Chut, chut ! murmura l’autre… C’est une sorte de péché que d’être le premier à parler de pareilles choses, mais je n’en suis pas moins de votre avis qu’il faut porter cela au City-marshal.