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II

La fenêtre du magasin.


Une courte nuit d’été venait de s’achever, et le soleil devait encore faire attendre son lever pendant une demi-heure, quand Miss Hepzibah Pyncheon s’éveilla, si tant est que la pauvre dame eût clos la paupière. À tout événement, elle quitta son oreiller solitaire pour consacrer ses soins à ce qu’on ne pourrait appeler, sans raillerie, l’ornement de sa personne. Loin de nous l’inconvenante idée d’assister, même en imagination, à une toilette virginale. Aussi attendrons-nous Miss Hepzibah sur le seuil de sa chambre, nous permettant tout au plus de noter deux ou trois profonds soupirs qui çà et là s’échappèrent de sa poitrine pendant qu’elle était à l’abri de tous les regards. La vieille fille habitait seule la vieille maison. Seule, c’est-à-dire en ne comptant pas un jeune homme estimable et rangé, un « artiste en daguerréotypie » qui avait loué depuis trois