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et en os, pour châtier une pareille insolence. — Nous ne mentionnons que pour mémoire, cela va sans le dire, des incidents si peu dignes de foi.

« Vous restituer cette maison ? s’écria M. Pyncheon, abasourdi de la proposition qui lui était faite ; si je m’y prêtais, mon grand-père ne reposerait pas tranquille au fond de sa tombe !

— Cela ne lui est jamais arrivé, à moins que les histoires ne mentent, fit observer le charpentier avec un calme impassible… Mais la chose regarde son petit-fils, et Matthew Maule n’a rien à y voir… Quant à mes conditions, je vous les ai dites ; pas un mot n’y sera changé. »

Bien que M. Pyncheon les eût trouvées inacceptables au premier coup d’œil, il n’en jugea pas moins possible, en y songeant mieux, de les mettre en discussion. Personnellement, la maison ne lui plaisait guère, et le temps qu’il y avait fait passer pendant son enfance ne lui avait légué aucun agréable souvenir. Bien au contraire, après trente-sept ans écoulés, la présence du grand-père défunt semblait s’y faire sentir encore, comme dans la matinée mémorable où l’enfant épouvanté s’était trouvé en face de ce cadavre assis dans son fauteuil, immobile et roide, avec une mine si farouche. La longue résidence de Gervayse Pyncheon dans les pays étrangers, en le familiarisant avec les châteaux, les villas seigneuriales de l’Angleterre, et les palais d’Italie taillés dans le marbre, ne lui permettaient pas d’estimer fort haut la Maison aux Sept Pignons, soit comme splendeur, soit comme agrément. C’était un hôtel médiocre, et peu en rapport avec la grande existence que M. Pyncheon aurait à