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du constructeur de la maison, petit-fils de l’homme à qui appartenait légitimement le terrain où on l’a bâtie.

— Je connais le litige auquel vous faites allusion, remarqua M. Pyncheon sans la moindre émotion. Je sais parfaitement que mon grand-père a dû soutenir un procès pour établir son droit de propriété sur le sol que couvre notre hôtel… Si vous voulez bien le permettre, nous ne renouvellerons pas ce débat… L’affaire a été réglée dans le temps par les autorités compétentes, — équitablement, nous devons le présumer, — irrévocablement, voilà qui est sûr… Et cependant, par une coïncidence assez singulière, ce sujet n’est pas absolument étranger à ce que je voulais vous dire ; de telle sorte que cette rancune invétérée, — excusez-moi, je n’ai nulle envie de vous offenser, — cette irritabilité, si vous voulez, que vous venez de me témoigner, touche par quelques points au sujet que nous allons traiter.

— Monsieur Pyncheon, dit le charpentier, si vous pouvez tirer un parti quelconque du ressentiment bien naturel que laisse à un homme le tort fait à sa famille, je le mets sans réserve à votre disposition.

— Et je vous prends au mot, mon brave homme, reprit avec un sourire le propriétaire des Sept Pignons. Je vais vous suggérer un moyen de faire tourner au profit de mes affaires le ressentiment, — justifié ou non — qui se perpétue ainsi dans votre famille. Vous avez ouï dire, je suppose, que, depuis mon grand-père, les Pyncheon ont constamment réclamé, sans avoir encore pu le faire reconnaître, le droit qu’ils se croient sur une très-vaste étendue de territoires, située dans les districts de l’Est ?

— Je l’ai ouï dire très-souvent, répondit Maule (et