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LA MARTINIQUE.

les tavernes et les cloaques de leurs villes natales. D’une façon générale, on accusait les Chinois d’être voleurs et perfides ; mais nous devons dire aussi qu’ils étaient industrieux, laborieux et économes. Quoi qu’il en soit, on a dû renoncer à l’importation de l’élément chinois, et les Célestiaux deviennent de plus en plus rares aux Antilles. Ceux qu’on y rencontre aujourd’hui sont petits commerçants.

Poussons un peu plus avant l’étude des rapports qu’ont entre eux les éléments si divers de cette population bigarrée. Il faut d’abord éliminer les Indiens et les Chinois, qui demeurent à peu près indifférents aux affaires d’un pays qui n’est pas le leur. Il reste en présence : les blancs, les nègres et les mulâtres. Leurs relations ne sont malheureusement pas amicales et fraternelles comme devraient l’être celles des enfants d’une même patrie. Loin de là, blancs d’un côté, nègres et mulâtres de l’autre, forment deux camps absolument opposés, et les rapports sont parfois