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HISTOIRE GÉNÉRALE DES ANTILLES.

finirent par dévorer aussi les compagnies. Toutes trois furent ruinées par leur propre avidité, et aussi par les luttes incessantes qu’il leur fallut soutenir contre les indigènes.

En 1649, le marquis de Boisseret, agent de la dernière compagnie, acquit d’elle, pour lui et son beau-frère Houel, la propriété de la Guadeloupe et de ses dépendances. Le prix d’achat fut de 60,000 livres tournois une fois payées, plus une redevance annuelle de 300 kilogrammes de sucre.

C’est de cette époque que date la prospérité de l’île. Elle fut quelque peu entravée par une nouvelle période de la guerre contre les Caraïbes, qui se ralluma à la Martinique en 1653[1] ; mais, pendant les hostilités, un grand événement s’accomplit à la Guadeloupe. Neuf cents Hollandais, suivis de douze cents esclaves, chassés du Brésil par la

  1. C’est dans cette guerre que Duparquet commit un acte atroce : il envoya aux sauvages du tafia empoisonné, « dont crevèrent un grand nombre », dit le Père Dutertre.