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Renaudot était né à Loudun en 1584. Après avoir étudié la chirurgie à Paris, il était allé se faire recevoir docteur à Montpellier ; il avait ensuite voyagé pendant plusieurs années. Revenu dans sa ville natale, il y exerça son art avec tant de succès, que sa réputation s’étendit bientôt dans tout le Poitou et dans les provinces environnantes. Mais Renaudot ne tarda pas à trouver ce théâtre trop étroit. Il revint donc à Paris en 1612, et il obtint, dès son arrivée, le titre de médecin du roi. À en croire ses détracteurs, ce n’était là qu’un vain titre, et, pour vivre, il aurait été obligé d’ouvrir une école. Qu’importe, après tout ? Les difficultés qu’il eut à vaincre ne sauraient amoindrir son mérite, et l’envie qui s’attache à ses premiers pas milite déjà en sa faveur.

Quoi qu’il en soit, Renaudot eut le grand art de mettre le public dans ses intérêts, et de se faire de puissants protecteurs. Richelieu, qui se connaissait en hommes, le distingua bientôt, et lui donna l’office de commissaire général des pauvres valides et invalides du royaume.

Renaudot méritait cette faveur à plus d’un titre. La chimie, qui était encore dans son enfance, commençait à fournir à la médecine quelques curatifs nouveaux, contre lesquels tonnait la Faculté de Paris. Renaudot, qui cherchait le progrès partout, se montra un des plus ardents à exploiter cette mine nouvelle, et, en dépit de la routine, ses remèdes