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INTRODUCTION

prix du blé et d’autres denrées. Enfin il n’y aurait pas jusqu’aux réclames et aux annonces qu’on y rencontrerait de temps en temps ; il s’y trouverait un long registre Comment et où toutes les choses sont maintenant à acheter à Vienne.

Bref, si l’on prenait à la lettre le dire de M. Sichel, l’Europe n’aurait fait que suivre, et suivre bien tardivement et de bien loin l’Allemagne dans la voie de la presse. Quoi qu’il en soit de cette assertion, peut-être un peu trop ingénieuse, et que nous n’avons pas été à même de contrôler, nous avons vu dans les correspondances commerciales un élément que nous devions signaler. N’oublions pas de dire que les Zeittungen n’étaient pas écrits dans une langue unique ; il y règne au contraire, sous ce rapport, la plus grande diversité : la plupart des lettres sont écrites dans l’idiome du pays d’où elles émanent, beaucoup le sont en italien, la langue commerciale de l’époque ; les communications des savants et des ecclésiastiques sont faites dans un latin plus ou moins intelligible.


Les Anglais, de leur côté, ont de bonne heure revendiqué pour leur pays l’initiative de ce genre de publication ; mais leurs prétentions s’appuyaient sur trois numéros d’un prétendu Mercure de 1588, que l’on a reconnu depuis être une fraude d’érudit, une supercherie littéraire fort habile, mais dont