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Quand on m’ôte la liberté,
Pour m’échapper j’use d’adresse,
Et deviens femelle traîtresse,
De mâle que j’aurais été.


Ses auditeurs ayant donné leur … nez aux chiens, M. Beaugénie leur fait de la chose une galante explication, que nous nous dispenserons de reproduire, pour des raisons faciles à sentir. Boursault avait compris du reste, qu’on pourrait trouver M. Beaugénie un peu bien osé, et il crut devoir s’en expliquer dans sa préface. « L’énigme qui est à la fin du 5e acte, y lit-on, n’est point de ma façon mais dans le dessein que j’avais de critiquer les énigmes, qui d’ordinaire cachent des sottises sous de pompeuses paroles, je crus ne pouvoir faire un meilleur choix, pour en montrer tout le ridicule, qu’en jetant les yeux sur celle-là. »


Une pareille comédie, on le comprend aisément, ne pouvait que servir les intérêts du Mercure[1]. Du reste, les critiques auxquelles il fut en butte, loin de nuire à son succès, contribuèrent à l’augmenter et à accroître la fortune de son rédacteur. Je représente, dit Oronte, dans la comédie de Boursault, un auteur,

  1. Le théâtre italien ne pouvait manquer de s’emparer de l’œuvre de de Visé et d’en exploiter la vogue, comme cela était dans ses habitudes. Il donna, le 22 janvier 1682, Arlequin Mercure galant, comédie en 3 actes, dans laquelle Arlequin, déguisé en Mercure, débite à Jupiter toutes sortes de nouvelles saugrenues. C’est une parodie des plus innocentes, dans laquelle nous n’avons pas trouvé un mot à relever.