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qu’il n’y ait une grande analogie entre ces deux créations, nées évidemment des mêmes besoins, mais qui se sont produites dans des temps si éloignés l’un de l’autre, et dans des circonstances si diverses sous tant de rapports.

Du reste, il ne nous est rien parvenu qui nous puisse donner une idée de la contexture de ces gazettes romaines. M. Leclerc indique un fait qui permettrait, selon lui, de se figurer ce qu’elles renfermaient entre le premier consulat et la dictature de César. Cicéron, partant pour son proconsulat de Cilicie, aurait chargé un de ses clients, Célius Rufus, de le tenir au courant des événements qui pourraient l’intéresser. De cette correspondance de Célius il nous est resté dix-sept lettres, remplies de nouvelles de toutes sortes, ramassées de toutes mains par des gens payés pour cela. M. Leclerc voit dans ces lettres, d’ailleurs ingénieuses, vives, originales, le reflet brillant des Acta diurna. « Mais n’est-ce pas se faire un trop bel idéal des journaux de Rome ? C’est précisément parce que ces journaux, qui sont à peine indiqués en passant dans la correspondance de Célius, ne disent pas l’indispensable, qu’il y supplée si activement près de Cicéron. Il va jusqu’à lui copier au long un sénatus-consulte, faute du Moniteur du jour apparemment. Quand on lit cette suite de lettres, on en reçoit une impression qui dément plutôt l’idée d’un service officiel