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Oronte

Des aïeux ! Et comment voulez-vous que je fasse ?
À moins d’avoir un titre et solide et constant,
Puis-je…

M. Michaut

Puis-je…Bon ! tous les jours vous en faites autant.
Tout vous devient possible étant ce que vous êtes.
Vos Mercures sont pleins de nobles que vous faites,
De noms si biscornus, s’il faut dire cela,
Qu’on ne peut être noble et porter ces noms-là…

Oronte

Je voudrais fort, Monsieur, vous pouvoir obliger.
Je puis à la noblesse ajouter quelque lustre,
Et rappeler de loin une famille illustre ;
Mais dans tous mes écrits jamais aucun appas
Ne m’a fait anoblir ce qui ne l’était pas.
N’entrevoyez-vous point, dans toute votre race,
De gloire ou de valeur quelque légère trace ?
Aucun de vos aïeux ne s’est-il signalé ?

M. Michaut

Ma foi, mon père est mort sans m’en avoir parlé,
Et de tous mes aïeux, puisqu’il ne faut rien taire,
Je n’en ai point connu par delà mon grand-père.

Oronte

Qu’était-il ? Avait-il quelque grade ?

M. Michaut

Qu’était-il ? Avait-il quelque grade ?Entre nous
Feu mon grand-père était mousquetaire à genoux.

Oronte

Quelle charge est cela ?

M. Michaut

Quelle charge est cela ?C’est ce que le vulgaire
En langage commun appelle apothicaire.