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rieux, et l’on y trouvera beaucoup de choses qui ne pourraient se rencontrer ailleurs, à cause de la diversité des matières dont elles sont remplies.


Ce plan n’était pas irréprochable assurément ; mais il était nouveau et réalisait un progrès réel. La presse littéraire n’existait alors que depuis six ou sept ans, et elle n’avait encore produit que quelques recueils spéciaux, s’adressant à une classe privilégiée. La presse politique datait déjà de quarante années, mais on sait combien la Gazette, restée son unique expression en France à l’époque où parut le Mercure, était aride et insignifiante. De Visé voulut, en combinant ces deux éléments et les étendant, faire un journal qui parlât de tout, qui fût ouvert à tous et convînt à tous ; il comprit que là était le succès, et ses calculs ne furent point trompés.

Le fait seul de cette alliance de la littérature et de la politique, opérée par le Mercure, constituait pour l’époque, et dans les circonstances où elle se produisit, un véritable progrès. C’est là ce qu’on ne regarde pas assez quand on juge ce recueil. Nous ne voulons pas le surfaire assurément ; mais nous pensons qu’on n’en a pas fait tout le cas qu’il méritait. On ne veut y voir qu’un ramas de fadaises littéraires, et la vérité est qu’il donnait une large place à la politique, ou du moins — si ce mot ne peut se séparer de l’idée de discussion — aux nou-