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M’a le privilége accordé
Depuis si longtemps demandé.


Ce privilége est daté du 19 mars 1655. En voici un passage : « Notre bien-aimé le sieur Loret nous a fait remontrer que depuis l’année 1650 il aurait composé plusieurs lettres en vers, dédiées à notre très-chère cousine Mademoiselle de Longueville, lesquelles même il aurait fait imprimer en feuilles volantes par l’ordre et du consentement de notre dite cousine ; ce qui aurait donné occasion à plusieurs libraires, voyant que lesdites lettres recevaient quelque sorte d’approbation, d’en faire imprimer aussi plusieurs copies pour en tirer de l’utilité ; mais ils les auraient tellement gâtées, falsifiées et corrompues, que ledit Loret ne les peut voir sans les désavouer. Ce qui l’oblige, pour réparer le préjudice que cela fait à sa réputation, de faire imprimer en un ou plusieurs volumes toutes lesdites lettres… »

Loret céda son privilége à Charles Chenault, imprimeur bien connu des bibliophiles, qui dès le 4 janvier 1656 avait achevé d’imprimer, in-4o, le premier volume ou la première année des lettres de Loret. Un avis aux lecteurs prévient que « ces lettres en vers dont on voit le premier volume ne sont pas de celles qui ont été imprimées toutes les semaines depuis le mois de septembre 1652. Celles-ci n’ont jamais passé à l’impression ; et au temps qu’elles ont été faites, l’on les donnait seulement manus-