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ret, est parvenue jusqu’à nous ; elle est intitulée : La Gazette du temps en vers burlesques. Le premier numéro est du 25 août 1652 ; le dernier, au moins de ceux que nous connaissons, porte la date du 19 octobre. C’est dans l’intervalle, le 29 septembre, ainsi que nous l’avons vu, que Loret se décida à faire lui-même imprimer ses lettres ; mais le contrefacteur n’en continua pas moins son commerce, et il annonçait même, dans son numéro du 12 octobre, que le public recevrait toutes les semaines un nouveau cahier intitulé : Gazette en vers burlesques. Aussi Loret jette-t-il feu et flammes.


Illustre et haute demoiselle
Pour qui la Muse a tant de zèle,
Princesse pour qui dans mon cœur
J’avais une ardente vigueur,
Qui tirait de ma pauvre veine
Plus de deux cents vers par semaine,
Je suis si fort découragé
Par ce fou, par cet enragé,
Qui, persévérant dans ses crimes,
Fait de mes misérables rimes
Un infâme et sordide gain
Pour avoir un morceau de pain,
Que je ne bats plus que d’une aile ;
Je n’ai quasi plus de cervelle,
Et si je n’ai bientôt raison
De cette noire trahison,
Plus que juive et qu’arabesque,
Adieu la Gazette burlesque.


Tel est le préambule de sa lettre du 12 octobre ;