Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 1.djvu/360

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pas plus riche, et nous le voyons toujours quémander : c’est qu’il avait malheureusement la passion du jeu, si commune alors. Le destin, dit-il, l’avait fait trop libertin ;


Il aimait trop battoirs, raquettes,
Cartes, quinolas, quinolettes,
Prime, hoc, piquet, reversis.


Et tout le long de ses lettres il s’accuse de ce défaut capital :


Loin d’exercer ma pauvre veine,
Ô Princesse, cette semaine
J’ai tant joué par ci par là
Au plaisant jeu de quinola,
À la boule, et même à la paume,
Le plus noble jeu du royaume,
Que je me suis vu sur le point
De ne rimer ni peu ni point,
Comme je fais à l’ordinaire
Pour Votre Altesse débonnaire…
Peste de la petite prime,
Qui, durant le temps de la rime,
Les jours passés trop m’occupa !
J’en dis trois fois meâ culpâ.

J’ai joué durant deux nuitées,
Jusques à quatre heures comptées.
Ha ! j’avoue ici que j’ai tort,
Et certes j’appréhende fort
(Non sans faire laide grimace)
Que les vers qu’il faut que je fasse
En deux ou trois heures au plus
Ne valent pas un karolus.