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« D’Amsterdam, ce 1er septembre 1649. — Il est arrivé ici cette semaine plusieurs vaisseaux des Indes. Entre les autres richesses dont le bon voilier était chargé, il a apporté une douzaine de singes, les plus beaux et les plus rares qu’on ait encore vus dans ces quartiers. Le cardinal Mazarin les a fait venir pour les mettre en sa garde-robe et ses antichambres, afin de divertir ceux qui lui font la cour, et juger, par la civilité et les bons traitements qu’ils feront à ces animaux favoris de Son Éminence, de l’affection qu’ils ont pour son service. »


Le Courrier bourdelais, commencé avec la première guerre de Bordeaux, celle de 1649, reparut pendant la 2e et la 3e (11 nos). L’auteur se plaint de « quelques singes qui se sont efforcés de le contrefaire pendant l’interruption de ses courses. » Il eut, en effet, un concurrent qui prit le titre de Courrier de la Guyenne, et même, à côté de ces deux courriers frondeurs, s’était établi un Courrier de Bordeaux, qui était royaliste. Les rivaux ne vivaient pas en parfaite intelligence ; on apprend par leurs querelles que le Courrier bordelais, comme le Courrier polonais, le Courrier de Pontoise, et tutti quanti, se composait à Paris, par un écrivain des Galeries, c’est-à-dire par un écrivain qui ramassait ses nouvelles dans les galeries du Palais, un des grands centres, comme nous l’avons vu, des