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D’un carême très-rigoureux
Qui sera le reste aux Chartreux.


Et dans le Courrier burlesque de la guerre de Paris, il ajoute, en modifiant le dernier vers :


Qui fut tout le reste aux Chartreux
Ou qui du moins y devait être ;
Mais il se vint camper, le traître,
Chez quelques pauvres habitants,
Qui, disent-ils, devant ce temps
Jamais si long ne le trouvèrent,
Et dès les Rois le commencèrent ;
Si bien qu’en mangeant son harant,
Par un effet bien différent,
Pour jours gras le gueux fit carême ;
Le riche n’en fit pas de même,
Car, ayant toujours force plats,
Son carême il fit les jours gras.


Le Courrier du Temps, malgré son nom et les nouvelles qu’il reçoit des principales villes de l’Europe, n’est point un journal ; c’est un simple libelle, mais un des meilleurs de la Fronde, et des plus ardents contre Mazarin. « On n’a rien imprimé de meilleur ici, depuis quatre mois, dit Guy Patin, que le Courrier du Temps : ce sont huit cahiers anti-mazariniques, qui sont fort bons. » Son auteur, le conseiller Fouquet de Croissy, suppose des lettres à lui adressées de pays et d’autres, et toutes ces correspondances imaginaires médisent à l’envi du Cardinal. Ainsi :