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rier français une sorte de doublure de la Gazette. Son auteur était Charles Robinet de Saint-Jean, qui avait commencé sa carrière sous la direction de Renaudot, et dont le Mercure annonçait la mort, en mai 1698 en ces termes : « Charles Robinet de St-Jean mourut le 25 avril 1698, âgé de plus de 90 ans ; il avait travaillé pendant plus de 60 ans à la composition de la Gazette de Paris. » Nous ne croyons pas qu’il y ait un autre exemple d’un aussi long exercice du métier. Robinet, conseiller historiographe du roi, n’avait été toute sa vie qu’un gazetier, et un gazetier sans génie. Outre l’Histoire journalière, faite à l’imitation de la Gazette de Renaudot, il a publié les Lettres en vers à Madame, à l’imitation de la Muse historique de Loret et de la Gazette burlesque de Scarron, et Momus et le Nouvelliste, à l’image du Mercure galant.


Le Journal poétique de la guerre parisienne, par Mathurin Questier, dédié aux amis du roi, des lois et de la patrie, est, malgré ses bonnes intentions, un très-pauvre journal, que Naudé met au nombre des pièces dont les auteurs s’étaient obligés à faire rouler la presse moyennant une pistole par semaine, pauvres diables que Alfieri qualifie d’écrivains à impulso artificiale ; il parut cependant pendant douze semaines. Nous en avons cité tout à l’heure quelques vers qui peuvent donner une idée