Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 1.djvu/254

Cette page a été validée par deux contributeurs.


En voici quelques passages :


C’est un métier de grand tracas
De composer tant de fracas,
De fadaises, de goguenettes,
De bagatelles, de sornettes.
Il est vrai qu’ils se vendent mieux
Que tous ces ouvrages pieux
Qu’on imprime, la Quarantaine,
Dont l’on ne vend qu’un par semaine.
Sans tous ces petits rogatons,
Sans les Condés et les Gastons,
Sans les pasquils et vaudevilles,
Sans les écrits les plus habiles,
Sans Rivière et sans Cardinal.
Nous allions bien souffrir du mal ;
Sans le petit bossu en poche[1]
Notre ruine était bien proche,
Et sans les riches curieux
Ma femme eût bien chié des yeux,
Les libraires, la librairie,
Les imprimeurs, la confrérie,
Les relieurs et les colporteurs,
Eussent souffert de grands malheurs ;
Enfin, sans ces petits ouvrages,
Les demi-seins, les pucelages,
Les bagues et les beaux atours,
Eussent fait échauffer les fours ;
Il eût fallu emprunter, vendre,
Mourir de faim ou s’aller pendre.
Mais, grâce à tous ces bons esprits,
Nous ne sommes point là réduits ;

  1. Le prince de Conti, c’est-à-dire les pamphlets sur le prince de Conti, comme plus haut les pamphlets sur les Condés et sur les Gastons, sur La Rivière et sur le cardinal Mazarin.