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Fit que, perdant le jugement,
Ils se prirent au Parlement…[1]

Après les pièces financières et mazariniques, ce qui abonde le plus dans les libelles de la première année, ce sont les visions, les apparitions, les pronostications, pièces généralement sans art et sans esprit. Enfin un certain nombre de cayers, comme on disait alors, étaient consacrés aux louanges du Parlement. Le Parlement gouvernait alors, il était véritablement le roi de la Fronde : il devait avoir ses courtisans et ses flatteurs. Au reste, les Mazarinades de 1649 ne touchent que bien rarement aux grosses questions de la politique.

L’année suivante les pamphlets sont devenus raisonneurs, bavards ; ils traitent avec une certaine liberté des affaires du Gouvernement ; ils roulent principalement sur les négociations de Munster, les prétentions du prince de Condé et la prison des Princes. Il y en a qui laissent reparaître l’aigre levain du vieux parti de l’étranger et du fanatisme, et qui osent reprocher à Mazarin le traité de Westphalie comme contraire à l’Église, et la révolte de Naples contre son souverain légitime ; d’autres, dans un esprit tout opposé, l’accusent de n’avoir pas dignement continué son illustre prédécesseur.

En 1651, année qui vit l’alliance des deux Fron-

  1. Agréable récit de ce qui s’est passé aux dernières barricades de Paris, descrites en vers burlesques.