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la collection de ces libelles, et qu’on réimprimerait les meilleurs : « Il y en a déjà environ cent cinquante ; mais je ne crois pas que le tiers en mérite l’impression. » Plus loin, dans la même lettre, il répète qu’on en imprime de tous côtés, « tant en vers qu’en prose, tant en français qu’en latin, bons et mauvais, piquants et satyriques, il n’importe ; tout le monde y court comme au feu. » (15 mars 1649.) Dans une lettre suivante on lit ceci : « Il y a ici horriblement de libelles contre le Mazarin. Quand on ne prendrait que les bonnes pièces, il y en a pour en faire un recueil de cinq ou six tomes in-4o, à quoi j’apprends que l’on travaille, en ôtant et retranchant les mauvaise piècess. Cela est merveilleux et sans exemple qu’on ait pu dire tant de différentes choses d’un seul homme. » (2 avril 1649.) « Depuis quatre mois, écrit-il encore, à la date du 28 mai de la même année, les presses n’ont roulé que sur les paperasses mazarines, des meilleures desquelles on nous fait ici espérer qu’on fera un recueil en trois ou quatre tomes in-4o. »

Il faut dire aussi que le plus grand nombre de ces libelles parut à Paris, à une époque où l’absence complète de pouvoir répressif permettait aux moins courageux de tout dire et de calomnier impunément.

D’ailleurs, nous le répétons avec M. Moreau, l’énergie réelle, dans les publications de la Fronde,