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la Révolution qu’on les voit classées avec plus d’intelligence, et je n’ai pas été peu étonné de trouver dans les Gazettes de 1792 le type des annonces dites anglaises, dont l’importation, comme l’on voit, ne serait pas nouvelle, si tant est que ce soit une importation. L’on était entré dans la voie des réformes, et le progrès devait se faire sentir jusque dans les plus petites choses.

L’effet de la concurrence aussi devient visible. La Gazette jouissait depuis cent cinquante ans d’un privilége incontesté, quand elle se vit tout à coup menacée dans son existence par une foule de rivaux qu’avait déchaînés la liberté de la presse. Elle doit songer aux moyens de se défendre. À partir du 1er mai 1792, elle paraît tous les jours. Trois mois après, en inscrivant sur son front les mots de liberté, égalité, la Gazette nationale de France agrandit son format « dans le désir de plaire au public et de lui offrir, dans un moment où les événements se succèdent avec rapidité, un faisceau de nouvelles plus complet. Écrite dans les principes de la Constitution, elle joindra au mérite exclusif de la fraîcheur des nouvelles étrangères, des détails plus circonstanciés sur les événements de la guerre, sur l’état des départements et de la capitale. » Mais comme ces améliorations entraînent de nouveaux frais, son prix déjà porté de 15 à 25 livres, est élevé à 36 livres.