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nisme ayant perdu son grand mérite, son intérêt véritable, par l’extinction des Jésuites en France, s’est transformé dans le parti du patriotisme. Il faut rendre justice à celui-là, il a toujours eu beaucoup d’attraits pour l’indépendance. Il a combattu le despotisme papal avec un courage invincible ; le despotisme politique n’est pas une hydre moins terrible à redouter, et il dirige aujourd’hui vers cet ennemi toutes ses forces, désormais inutiles dans l’autre genre de combat.

Et plus loin :

Il paraît un Cinquième Supplément à la Gazette de France, plus long que les précédents. L’auteur a étendu sans doute ses correspondances, et donne des nouvelles des principales villes du royaume. Il prend consistance de plus en plus ; c’est aujourd’hui une gazette scandaleuse très en règle mais dont les retours périodiques ne sont pas encore très assurés.

Les numéros suivants contiennent des anecdotes très-intéressantes si elles étaient vraies ; mais il faut se tenir bien en garde contre ce qui y est rapporté, « dont une partie est fausse, l’autre altérée, et le tout écrit d’un très-mauvais ton et dans un genre d’ironie dure et plate. » Ce qui n’empêchait pas « qu’on y courût comme au feu, tant l’homme a d’ardeur pour le mensonge[1]. »

Marin, qui, à défaut de talent, ne manquait pas de dévouement, — ni de cupidité, — imagina un singulier moyen de combattre ces invisibles et redoutables ennemis, et, en même temps, d’augmenter les revenus de sa charge. « Il fit entendre

  1. Nous verrons encore d’autres satires ou parodies se produire sous le titre des feuilles en vogue, notamment des Petites Affiches.