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faire ni pour son ami ni pour lui-même ; le second, en homme d’esprit juste et d’un cœur généreux, qui voit du premier coup-d’œil le moyen de mieux arranger son sort et celui de son ami. »

Le traitement toutefois, réduit ainsi par le partage à 2,500 francs pour chacun, n’était ni brillant pour l’abbé Arnaud, homme du monde autant que savant helléniste, ni suffisant pour Suard, qui avait un petit ménage, et qui vivait aussi dans le grand monde.

Leurs amis faisaient vingt plans pour améliorer leur position. L’abbé n’en savait pas assez dans ce genre pour juger ce qui pouvait le mieux réussir ; mais Suard, lorsqu’on lui en fit part, jugea que ce qu’il y avait de plus simple et de plus facile, c’était de faire étendre les attributions et les profits de la Gazette de France, en étendant leurs travaux, en leur confiant l’administration des bureaux comme la rédaction de la Gazette. Il garantissait par ce moyen un produit beaucoup plus considérable, à partager entre la caisse des affaires étrangères et celle des rédacteurs.

Ce projet, auquel tout le monde devait trouver son compte, fut unanimement approuvé. Madame de Tessé, amie dévouée de l’abbé Arnaud, se mit en campagne ; elle intéressa à la cause des deux écrivains la princesse de Beauvau, et la duchesse de Grammont, sœur de M. de Choiseul, et ces