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année 1762, elle prend le titre de Gazette de France, et porte en tête les armes royales.

C’est que, d’organe officieux du gouvernement qu’elle avait été jusque-là, elle en devenait ouvertement l’organe officiel. Louis XV, par lettres patentes du mois d’août précédent, avait ordonné sa réunion au département des affaires étrangères, jugeant que par là « elle deviendrait plus intéressante, qu’elle acquerrait plus de certitude et d’authenticité, et contribuerait à fournir les mémoires les plus sûrs et les plus précieux pour l’histoire, puisqu’on n’y insérerait point de faits altérés, ni de mémoires faux ni suspects. » — « L’objet de la Gazette, disait à cette occasion l’un de ses rédacteurs, n’est pas seulement de satisfaire la curiosité du public ; elle sert d’annales pour la conservation des faits et de leurs dates. C’est un dépôt où la postérité doit puiser dans tous les temps des témoignages authentiques des événements dont se compose l’histoire, et des détails même dont elle ne se charge pas. »

Voici, du reste, le préambule d’un prospectus répandu à la fin de 1761 pour annoncer la nouvelle ère dans laquelle la Gazette allait entrer :

La Gazette doit remplir deux objets : le premier de satisfaire la curiosité publique sur les événements et sur les découvertes de toute espèce qui peuvent l’intéresser ; le second, de former un recueil des Mémoires et des détails qui peuvent servir à l’histoire.