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réparation soit complète. N’est-il pas étonnant, par exemple, que rien n’ait encore été fait pour l’homme auquel nous sommes redevables de ce merveilleux instrument de civilisation qu’on appelle le journal ? Mais, nous le répétons, nous aimons à penser qu’il aura suffi de signaler un pareil oubli pour qu’il soit bientôt réparé ; et c’est plein de confiance que nous faisons appel à la presse française, aussi bien qu’à tous les hommes qui s’intéressent à la cause du journalisme, à la liberté de la parole. Serait-ce trop faire pour Renaudot que de consacrer sa mémoire par une médaille qui rappellerait, avec ses traits, ces paroles, dont la vérité ressort chaque jour plus frappante : « La presse tient cela de la nature des torrents, qu’elle grossit par la résistance ? »

Renaudot a laissé, outre ses Gazettes, quelques autres écrits. Il publia, en 1643, l’Éloge funèbre de Scévole de Sainte-Marthe ; — en 1646, l’Abrégé de la vie et de la mort de Henri de Bourbon, prince de Condé ; — en 1646 encore, la Vie et la mort du maréchal de Gassion ; — en 1648, la vie de Michel Mazarin, cardinal de Sainte-Cécile, frère du cardinal premier ministre.

Mais le plus important de ses ouvrages après la Gazette, c’est la continuation du Mercure françois. Ce recueil, dont quelques-uns ont fait à tort un journal, est une compilation historique, qui ren-