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de l’envie à son endroit, nous citerons, ne fût-ce que pour faire connaître l’esprit du temps, quelques mazarinades dirigées contre lui et dans lesquelles on reconnaîtra aisément la plume, ou tout au moins l’inspiration de son implacable adversaire.




LE NEZ POURRY DE THÉOPHRASTE RENAUDOT
Grand gazettier de France, et espion de Mazarin, appelé dans les chroniques nebulo hebdomadarius, de patria diabolorum ; avec sa vie infâme et bouquine, récompensée d’une vérole euripienne ; ses usures, la décadence de ses Monts-de-piété et la ruine de tous ses fourneaux et alambics (excepté celle de sa Conférence, rétablie depuis quinze jours), par la perte de son procès contre les docteurs de la Faculté de médecine de Paris.




Sur le nez pourri de Théophraste Renaudot
alchymiste, charlatan, empirique, usurier comme
un juif, perfide comme un turc, meschant
comme un renégat, grand fourbe
grand usurier, grand Gazetier
de France.


RONDEAU


C’est pour son nez, il lui faut des bureaux
Pour attraper par cent moyens nouveaux
Des carolus ; incaguant la police,
L’on y hardoit office et bénéfice ;
L’on y voyoit toutes gens à monceaux :
Samaritains, juifs, garces, maquereaux ;
L’on y portoit et bagues et joyaux
Pour assouvir son infâme avarice ;
C’est pour son nez.