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dement, qui n’est pas purement et simplement protéger ceux de l’École de Paris en l’action intentée contre ma charité envers les pauvres malades ; ce qu’on ne doit aussi jamais entendre d’une si grande piété qu’est la sienne. Et n’était que je ne veux pas engager, comme ils font trop légèrement, les oracles de sa bouche sacrée, je pourrais ici rapporter le blâme qu’elle donna à leur procédé. » Malgré cette défense du cardinal, il ne laissa pas de courir encore plusieurs écrits en 1641.

L’instrument de la Faculté dans cette querelle, son grand exécuteur, fut Guy Patin, si fameux par son esprit caustique, et qui, selon l’expression d’un contemporain, était satirique depuis la tête jusqu’aux pieds. On avait alors, et Guy Patin plus que tout autre, des préventions et des animosités de profession et de métier ; on était de sa robe, l’un du Parlement, l’autre de la Sorbonne, un autre de la Faculté de médecine ; on y mettait toutes ses passions, toute son âme. En présence de pareilles dispositions, les plus simples conquêtes du bon sens devaient coûter beaucoup à obtenir ; ceux qui les soutenaient, et qui devaient prendre sur eux-mêmes pour cela, avaient sans cesse à combattre au dehors : il n’est donc pas étonnant que tant de colères et de passions se soient dépensées dans la lutte. Guy Patin était l’homme de ces colères ; il a des verves et des rages de parole tout à fait rabe-