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cinq ans la charge de commissaire-général des pauvres malades, auxquels il procure gratuitement les consultations de vingt médecins ; qu’il en a guéri et médicamenté à ses frais plus de vingt mille ; qu’il a acheté une maison destinée à être l’Hostel des consultations charitables, mais qu’on traverse par des oppositions son utile entreprise. Passant ensuite, par une habile transition, de la santé de ses malades à celle de son journal, qui ne lui tenait pas moins à cœur : « On ne peut faire de bien en France qui ne soit approuvé par une si bonne princesse, trop équitable pour s’arrêter aux mauvaises impressions que les esprits malfaisants lui veulent donner. » Et puis la reine n’avait alors aucune part aux affaires, il n’a pu que parler de sa vie exemplaire, il n’a pu davantage ; et combien n’a-t-il pas fait faire de vœux à la France pour ses grossesses et heureuses délivrances. — Enfin s’adressant directement à Anne d’Autriche : « Les discours que j’ai faits de la maladie du roi et de sa mort, dit-il, ont été de perpétuels panégyriques de la piété et amitié conjugale de Votre Majesté. »

Abordant alors cette affaire des prisonniers espagnols dont on venait, après dix ans, réveiller le souvenir pour lui en faire une accusation, il en décline la responsabilité : « Chacun sait, dit-il, que le roi défunt ne lisait pas seulement mes gazettes et n’y souffrait pas le moindre défaut, mais qu’il m’en-