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Mais Renaudot détourne la tête pour ne les point entendre. À gauche, sept personnages, les diverses nations, dont un à cheval, et parmi lesquels on distingue un Castillan à la longue rapière, aux moustaches retroussées, et un Indien coiffé de plumes, apportent des nouvelles et remettent des lettres à la Gazette, en chantant son éloge. Au fond est le crieur du journal, avec un panier d’exemplaires. Chacun des personnages est supposé réciter un quatrain gravé en marge de l’estampe, et que nous croyons pouvoir nous dispenser de reproduire.


La Gazette parut d’abord une fois par semaine, le vendredi (le samedi à partir du 1er  janvier 1633), en quatre pages in-4o. Dès la seconde année elle doubla son format, qui fut porté à huit pages[1], divisées en deux cahiers, intitulés, l’un, Gazette ; l’autre, Nouvelles ordinaires de divers endroits, division qui persista pendant de longues années, « cela pour la commodité de la lecture, qui est plus facile à diverses personnes étant en deux cahiers, et aussi à cause de la diversité des matières et des

  1. Nous avons trouvé quelques Gazettes qui avaient douze pages, mais elles sont rares. Parmi les critiques qui pleuvaient sur la Gazette, il y en eut, à ce qu’il paraît, de motivées par l’étroitesse uniforme de ce cadre. « Quelques-uns — c’est Renaudot qui parle — veulent que mes nouvelles en soient moins vraies pour ce qu’elles sont toujours de quatre feuillets, faute de savoir qu’en recevant toujours beaucoup plus que n’en peut contenir cet espace, que m’a limité le travail journalier de mes imprimeurs et la plus grande commodité du public, après qu’il est rempli, j’en retranche ce qui n’y peut tenir, et volontiers ce qui se trouve moins digne de votre lecture. » Du reste, comme on va le voir, Renaudot ne tarda pas à donner ample satisfaction sur ce point à ses lecteurs.