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C’était comme un acheminement vers la publicité par la presse, et Renaudot ne tarda pas à arriver à cette nouvelle conception, qui devait mettre le sceau à sa renommée. Il était on ne peut mieux placé pour être renseigné sur toute espèce de choses : il savait par les Bureaux d’adresse tout ce qui se passait dans la ville, et son ami d’Hozier, le célèbre généalogiste, qui entretenait, pour les besoins de ses travaux, une correspondance très-étendue avec les provinces et l’étranger, le tenait au courant des nouvelles de l’extérieur ; il avait ainsi un inépuisable répertoire d’anecdotes dont il amusait ses nobles malades. Aussi n’était-il pas moins recherché pour ses vives et intarissables causeries que pour son habileté dans l’art de guérir. Voyant cette grande soif de nouvelles, la pensée lui vint d’écrire toutes celles qu’il recueillerait de différentes sources, et d’en faire faire des copies, qu’il distribuait dans ses visites. Mais ces nouvelles à la main eurent tant de vogue, que Renaudot se trouva bientôt dans l’impossibilité de suffire aux demandes qui lui en étaient faites. Il songea alors à les faire imprimer, pour les vendre aux gens qui se portaient bien, et il aurait été ainsi conduit à l’idée du Journal.

    let, ce qui était alors la suprême consécration du succès. Nous reparlerons au chapitre des Petites-Affiches, de cette création, sur laquelle des communications récentes nous ont mis à même de donner les renseignements les plus curieux, ainsi que sur les commencements de Renaudot.