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CHAPITRE X

COMMENT CHVÉÏK DEVINT LE TAMPON DE L’AUMÔNIER MILITAIRE.

1.


L’odyssée de Chvéïk recommença, cette fois, sous l’escorte honorifique de deux soldats qui, baïonnette au canon, le conduisirent chez le feldkurat.

Ces deux soldats se complétaient l’un l’autre. Si le premier était une perche, l’autre était un vrai pot à tabac. La perche boitait de la jambe droite, le pot à tabac de la jambe gauche. Ils avaient été mobilisés à l’arrière, car avant la guerre on les avait dispensés de tout service.

Ils marchaient gravement le long du trottoir, jetant par moment un regard sournois à Chvéïk qui s’avançait à deux pas devant eux et ne manquait pas de saluer les militaires qu’il rencontrait. Son costume civil et la casquette de soldat qu’il s’était achetée dans son enthousiasme de nouveau conscrit étaient restés au magasin de la prison