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En guise de préliminaire

Un mot à nos demi-frères

En 1937, lorsque je fondai mon hebdomadaire Le Jour, à Montréal, le Québec traversait une crise de séparatisme. Quelques jeunes gens de talent, animés de bonnes intentions, voulaient fonder, en marge d’une confédération qui réduisait Baptiste au rôle de cousin pauvre, une république indépendante et maîtresse de sa destinée. Pour des raisons que me dictait le sens des réalités, je décidai de faire échec à ce mouvement dans toute la mesure de mes moyens. C’est pourquoi je mis l’unité canadienne en tête de mon programme de combat.

Neuf années durant, la lutte se poursuivit sur ce terrain. Ce fut une époque de ma carrière où je me montrai dur, parfois violent, à l’endroit des supernationalistes en qui je voyais un danger pour l’existence même de mon pays, le Canada. Bien peu de gens aiment à entendre la dénonciation de leurs fautes ou de leurs défauts. Le journaliste coupable d’une telle franchise se fait peut-être quelques amis, mais aussi beaucoup d’ennemis.