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— Dans un petit livre qui a pour titre : « Catéchisme moral, social et national ». Je le sais sur le bout de mes doigts. L’enfant tourna fièrement sur ses talons et partit.

— Étonnant ! dit Félix, qui le regardait disparaître dans l’entrebâillement de la porte.

— N’est-ce pas ?… Ils sont tous comme ça, nos primaires. Tu as remarqué que Paul Rioux a déjà fait le choix d’une carrière. Sais-tu pourquoi ?

— Évidemment parce qu’il veut continuer son père.

— Pas tout à fait. C’est parce que le cours primaire est une école de métiers obligatoire pour tous. Quand l’enfant est convaincu de la nécessité du travail, nous lui faisons mettre la théorie en pratique. De même que le culte de Dieu s’incruste dans les sens, si on peut dire, par des agenouillements répétés et la vision des cérémonies d’église, de même, le culte de l’action se familiarise avec les muscles par le maniement de l’outil.

« Tous les enfants, qu’ils se destinent au droit, à la médecine, aux arts ou aux lettres, ont besoin de se servir de leurs bras : l’adresse leur est indispensable. Si, au cours de leur formation ultérieure, ils étaient détournés de leur rêve par une cruauté imprévue et fréquen-