Page:Harvey - Marcel Faure, roman, 1922.djvu/224

Cette page a été validée par deux contributeurs.
212
MARCEL FAURE

lui ouvrir. « Puis-je voir l’institutrice qui s’est engagée ici, hier ? »

— Monsieur voudra bien attendre. Je vais demander immédiatement mademoiselle Michaud. C’est bien cela, n’est-ce pas ?

— Exactement. Faites venir.

— Votre nom ?

— Mon nom… Dites que vous ne me l’avez pas demandé. Surtout, ne lui faites pas mon portrait. » Il lui glissa une pièce de cinquante centins.

Pendant dix minutes, il attendit, inquiet, fiévreux, le front humide. Enfin, une lourde porte de chêne s’ouvrit : Claire était devant lui.

— C’était toi, Marcel ! dit-elle d’une voix blanche. Il s’élança vers elle et l’étreignit, lui baisant le front et la bouche, laissant tomber sur son visage de grosses larmes de mâle vaincu par l’émotion. « Ma petite Claire, murmura-t-il, je t’aime ! Je t’ai toujours aimée ! »


. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .


Féerie des eaux bleues et des mousses vertes ! Parfum des foins sauvages voguant en plein azur et emporté dans les souffles de juillet en fleurs ! Cercle de collines baignées de clartés adoucies, penchées au bord d’un lac qui frissonne sous la tiédeur d’un vent chargé de caresses ! Chansons des feuilles amoureu-