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discutait déjà avec la tentation, donc il était vaincu.

D’une main nerveuse, il griffonna cette réponse :

Mademoiselle,

« Si vous croyez que Valmont puisse reposer du succès, venez. Je m’efforcerai de vous y faire un séjour agréable.

Bien vôtre,
Marcel FAURE »

Il cachetait l’enveloppe, lorsque la porte s’ouvrit. Claire apparut en robe de bal. Son décolleté était en crêpe de Chine noir, tout lamé d’or et ceinturé de tulle. Le sombre de la robe rendait plus éblouissante la blancheur du visage, des épaules et des bras. Jamais Marcel ne l’avait vue si belle.

— Suis-je bien ? dit-elle, cherchant une approbation.

— Éblouissante, ma petite fée ! Celui qui dansera avec toi, ce soir, fera bien des jaloux. Qui sait si je ne le serai pas un peu moi-même ?

— Toi, jaloux ! Je serais si contente de te rendre jaloux !

— Veux-tu que je te dise, là franchement ?…

— Oui, oui, sois franc !

— Eh bien ! ta beauté m’exaspère.

— Tu n’es pas sérieux !